En arrivant dans le village (ou en le quittant) vous passez à coté du mausolée datant du II siècle. C'est un tombeau construit par des parents éplaurées d'avoir perdu leurs deux fils.
C'est l’un des rares mausolées gallo-romains de France. Il est resté longtemps à demi enfoui sous la terre et les pierres.
- Au Moyen Age on croyait que c’était une construction sarrasine.
- Il faillit bien être démoli en 1805 par le propriétaire du pré qui entendait prendre les pierres pour faire sa clôture mais le préfet s’y opposa.
- En 1813 le ministère de l’Intérieur accorda des crédits pour une campagne de fouilles et en 1881 on déchiffra l’inscription au dessus de la porte. Elle dit qu’un père et une mère ont élevé, en l’honneur de leurs deux fils, cet édifice et les constructions qui l’entourent, de la base au sommet. Il y avait donc d’autres édifices et en 1977 on a nettoyé le site et sorti à la grue, pour les mettre en évidence, 21 blocs d’architecture, parmi lesquels des débris de colonnes, des fragments sculptés qui ont appartenu sans doute à une frise : sur chacun, un Amour tout nu, agenouillé, tient dans chaque main le bout d’une guirlande de feuillages et de fruits.
Ce mausolée peut décevoir le visiteur : il est pourtant un chef-d’œuvre d'architecture presque unique en son genre. La qualité de la construction est aussi parfaite que celle d'un temple de Rome. Les pierres sont d'énormes blocs parfaitement taillés, aux joints assez précis pour se passer de mortier. Son plan est en forme de croix, dont les deux niches latérales sont les bras. Les tombeaux sont parfois de vrais monuments.
On peut se demander qui était ce riche personnage du Valdonnez en mesure de construire ce tombeau si majestueux. C’était Bassianus, un nom assez peu répandu dans l'empire romain. L'ancêtre de cette famille, C. Julius Bassianus, était prêtre du soleil à Emèse (aujourd'hui Homps). Une de ses filles, Julia Domna, devint la seconde femme de l'empereur Septime-Sévère (197-211) et la mère de Caracalla (2l1-217) ; l'autre fille, Julia Moesa, fut la grand-mère d'un empereur qui, monté sur le trône à 14 ans, introduisit à Rome le culte du soleil, en 218, et se fit appeler Elagabal (ou Héliogabale) : mais son vrai nom était Avitus Bassianus. Avec ces Bassiani de Syrie, qui firent comme on voit un certain bruit à Rome, notre Bassianus de Lanuéjols aurait-il un rapport ? Serait-il quelque parent proscrit ou quelque membre de cette famille venu s'installer au pied du mont Lozère ? Ainsi s'expliquerait la parenté entre l'architecture syrienne et celle de notre mausolée.
A voir aussi la belle petite église (vous y passez devant) construite en tuf calcaire.
A proximité du mausolée, juste derrière le monument aux morts, vous trouverez un bâtiment ouvert au sud qui abrite des toilettes, une fontaine et une table avec des banc bien pratiques pour faire une pause.
Dans le village de Lanuéjols il n'y a pas de commerces ni d'hébergements.